Film Screening

Je prends ta peine

Anne Consigny


Je prends ta peine
2 mars 2020   8:30 PM
au Saint-André-des-Arts
35, rue Saint-André-des-Arts 75006
Île-de-France - France

Susanna Martirosyan,

Dominique Barbier et

Anne Consigny seront présentes pour présenter le film et débattre après la projection.

Https://vimeo.com/381584073

A propos de « JE PRENDS TA PEINE »

Ce film traite de la façon dont deux mondes différents se rencontrent et se transforment l’un par l’autre. D'un côté, je suis Anne, une actrice française qui vit à Paris. De l'autre côté, Susanna, mère de famille de la banlieue pauvre d’Erevan, et sa fille Narine. Nos mondes entrent en collision lorsqu'elles louent une chambre dans mon appartement via Airbnb.

Elles ne viennent pas en touristes, elles sont à Paris pour un traitement médical: Narine, 26 ans, a été diagnostiquée d’un cancer foudroyant. Les médecins lui ont dit qu'il lui reste que 15 jours à vivre si elle reste en Arménie.

Narine a l'âge de mon fils ainé, Susanna, le mien. Nous devenons comme des sœurs, malgré la barrière de la langue et toutes nos différences. Susanna parle seulement quelques mots d’anglais et les gestes forment notre vocabulaire de prédilection.

Je comprends que le papa de Narine a décidé de vendre la maison familiale pour payer les soins de Narine. Chaque fois qu’elle va à l’hôpital faire une chimio, elle apporte l’équivalent d’un an de salaire de son père. Son père, Arthur est chauffeur de taxi.

Narine vivra cinq mois à Paris, trois mois d’espoir, deux mois de chute vertigineuse.

Le jour de sa mort, sa famille choisit de la rapatrier, elle sera inhumée auprès d’eux.

Je décide alors de ne pas laisser Susanna faire ce voyage de retour, seule vers Erevan.

Et c'est ainsi que je découvre son monde, si éloigné et si proche de moi: son mari, ses enfants, sa famille, ses amis, son pays.

Ce voyage changera ma perception du monde comme, seule, une histoire d'amour, peut le faire.

Le titre du film vient d’une expression courante arménien « Tsavet Tanem » qui signifie « ça va » et qui se traduit littéralement par «Je prends ta peine».

Dans l’avion qui nous emmène vers Erevan, Susanna me raconte qu’elle travaille comme femme de ménage de 6h du matin à 23h tous les jours sans relâche, alors je fonds en larme. C’est elle qui me console, me prend dans ses bras et me chuchotte ; « Tsavet Tanem , Tsavet Tanem » « ça va aller, ça va aller… »

Le film est devenu pour moi une nécessité absolue, le cadeau que je devais à la vie, à Susanna, en retour de ce qu'elles m'offraient. Un cadeau à la vie ou un cadeau à Susanna? Susanna est la vie même.





Back to the calendar